JENNIE - RUBY
Parmi tous les idols qui ont débuté, certains ont plus de notoriété que d’autres si bien que même les non-fans attendent les débuts solos. C’est le cas de la IT girl de la troisième génération, Miss Kim Jennie. L’idole féminine incontournable du groupe BLACKPINK nous avait fait patienter avec des singles tels que “SOLO” en 2019 ou encore “YOU & ME” en 2023 avec une version exclusive à Coachella, avant d’enfin sortir son premier album solo à la suite de ses autres copines en 2025. C’est d’abord avec la pre-release “MANTRA” que Jennie nous fait entrer dans son univers, suivi de “LOVE HANGOVER” puis pour finir “EXTRAL”.
Tous ces avant-goûts ont su nous faire languir d’impatience, et comme prévu, le 7 mars 2025 “RUBY” voit le jour avec le titre principal “LIKE JENNIE” qui deviendra une musique apprécié des fans, des non-fans mais surtout des autres idols. Dans cet album tant attendu, composé de 15 chansons, Jennie nous fait entrer dans son petit monde avec des collaborations attendues ou surprenantes et des styles musicaux variés qui prouvent le talent de la jeune femme, souvent critiquée par certains pour sa nonchalance. Pour autant, Jennie ne manque pas d’audace et d’ambition et offre un album qui lui ressemble et prône cela avec fierté et dédie son œuvre à toutes les femmes qui sont fières de ce qu’elles sont et cela peu importe l’opinion extérieure. Un message important dans la société actuelle mais aussi en particulier dans cette industrie qui ne pouvait pas être mieux délivrée que par Jennie elle-même.
INTRO : JANE (feat FKJ) : En compagnie du DJ français FKJ (French Kiwi Juice), Jennie débute son album avec une introduction et le nom “Jane” un dérivé de son propre prénom qui fait aussi référence à son pseudonyme “Jennie Ruby Jane” qu’elle a utilisé à plusieurs reprises et particulièrement pour sa carrière d’actrice. Une introduction qui fait débuter l’histoire de Jennie et de sa carrière solo avec une instrumentale qui fait penser à une boîte à musique, une touche de mystère et de nostalgie et dont les paroles sont composées de deux phrases qui se répètent “Run like this, run, love you”.
LIKE JENNIE : Titre principal de cet album qui comme son nom l’indique concerne directement Jennie et son expérience de vie. Souvent enviée et jalousée, critiquée pour des choses banales faites ou refaites par d’autres artistes sans que ces derniers soient pris au piège. Son prénom est répétée en boucle dans le refrain, appuyant sur le fait que les gens n’aient que son prénom à la bouche en positif ou en négatif.
Dans le refrain, elle s’adresse directement aux gens qui la dénigrent ou la détestent depuis tant d’années “Keep your hair done, nails done like Jennie. Who else got 'em obsessed like Jennie?” (Continues de faire tes cheveux et tes ongles comme Jennie. Qui d’autre les rend aussi obsédés que Jennie?). Souvent critiquée pour ses prises de paroles ou sa confiance en elle, l’artiste ne se gêne pas pour prouver une nouvelle fois son assurance, se moquant du fait que tout le monde soit obsédé par elle et voudrait lui ressembler. Elle utilise la répétition de son prénom comme pour leur rire au nez, les obligeant à retenir son prénom.
“I think I really like Jennie. Haters, they don't really like Jennie. 'Cause they could never ever be Jennie. But have you ever met Jennie?” (Je pense que j’aime vraiment Jennie. Les haters n’aiment pas vraiment Jennie. Car ils ne pourront jamais être Jennie. Mais avez-vous déjà rencontré Jennie?) Ici, elle fait référence au fait que certains l’aiment ou la détestent pour diverses raisons sans la connaître réellement, une façon de parler de l’obsession positives ou négatives envers elle ou d’autres artistes. Plus tard, elle utilise une expression coréenne “Yes, I'm guilty 잘난 게 죄니” (Oui, je suis coupable, c’est un péché d’être cool). Le mot “죄니” qui signifie cool en coréen se prononce “jweni”, un jeu de mot avec son prénom dont la prononciation est ressemblante. Elle utilise aussi ce détail du jeu de mot lors de la répétition de son prénom dans le refrain.
Jennie prouve une nouvelle fois qu’elle a de l’assurance et son estime de soi est intouchable, elle est irremplaçable, que ce soit par des humains ou des robots (lorsqu’elle fait référence à l’intelligence artificielle). Dans le clip vidéo elle est entourée d’un grand nombre de danseurs mais se distingue dans la foule, elle brille et sort du lot, comme à son habitude. C’est un message qui appuie son amour propre et le fait que la négativité ne lui fera jamais perdre son charme si spécial, malgré les rumeurs, l’intelligence artificielle et le passé qui la poursuit (particulièrement ses relations).
START A WAR : Si l’amour pour soi-même est important, Jennie notifie aussi qu’elle est capable d’aimer les autres - ceux qui le méritent - à un point où elle serait capable de déclencher une guerre. Bien qu’elle soit adulte et raisonnable aujourd’hui, l’amour et/ou l’affection peuvent la rendre puérile “And I think I've grown 'til somebody come for you” (Et je pense que j’ai assez mûri jusqu’à ce que quelqu’un s’attaque à toi). Elle qu’on a souvent jugée comme insolente, puérile, joue encore une fois avec les mauvaises langues.
Outre cela, elle montre son côté passionnel, qu’elle dédie aux personnes qu’elle aime. Peu importe les raisons, si elle aime, elle ne réfléchit pas et se veut protectrice envers son entourage jusqu’à se battre. Une belle déclaration d’amour qui colle parfaitement avec la personnalité de feu de la chanteuse.
HANDLEBARS (feat DUA LIPA) : Première collaboration de l’album avec la belle DUA LIPA. Encore une fois, Jennie montre son côté investie et dévouée quand il s’agit de ses relations “I trip and fall in love, just like a tuesday drink” (Je trébuche et tombe amoureuse comme une soirée de mardi). Ici, elle fait référence aux soirées de beuveries qui se passent en général en fin de semaine, mais le fait de préciser mardi - qui ne semble pas être un jour approprié - montre le côté aléatoire. Elle tombe amoureuse, sans réfléchir, sans prendre compte le contexte ou l’endroit, comme une amoureuse de l’amour.
Les deux filles se montrent désespérées face aux difficultés de l’amour et principalement le souci de l’amour à sens unique ou encore le fait d’être invisible aux yeux de notre coup de coeur “I wonder what you're doing for tonight and forever. I could be the rest of your life or whatever. My lips and your lips, we could press them together” (Je me demande ce que tu fais ce soir et tout le temps. Je pourrais être ton futur ou ce que tu veux. Mes lèvres et les tiennes pourraient se toucher).
Elles rêvent de cet amour et le romantisent, pensant à tout ce qu’elles pourraient faire et vivre avec cette personne si elle daignait lui accorder un instant. Elles y pensent continuellement, jusqu’à tenter de se noyer dans l’alcool pour penser à autre chose sans y arriver “Another round, another drink. I try to stop, but I can't think about anything else but you” (Une autre tournée, un autre verre. J’essaie d’arrêter mais je ne peux pas penser à autre chose qu’à toi).
WITH THE IE (WAY UP) : Jennie continue à jouer sur les mots et surtout sur son prénom, la chanson est un sample de la chanson “Jenny from the block” de Jennifer Lopez, c’est pourquoi le titre précise “IE”, notant la différence d’écriture des prénoms qui n’est pas visible en coréen.
Connue pour son attitude, elle refuse une nouvelle fois de se laisser marcher dessus et offre une réponse insolente à tous ceux qui la critiquent pour ce qu’elle est ou ce qu’elle fait. “It seems I got a chokehold on 'em. Everybody's cool, but when I do it I'm the problem.” (Il semblerait que j’ai une emprise sur eux. Tout est acceptable, mais quand c’est moi qui le fait, je suis le problème). Une manière de pointer du doigts l’hypocrisie et le double standard présent dont elle est victime mais aussi de manière plus générale dont les femmes sont victimes dans l’industrie ou dans la société. Au final, elle fait partie du plus grand groupe de K-POP féminin et est reconnue comme une artiste mondialement, battant les records et recevant des prix partout où elle passe.
EXTRAL (feat DOECHII) : Deuxième collaboration de l’album et l’un des plus appréciés par les fans ou par les auditeurs en général, si bien que la chorégraphie est devenue tendance sur les réseaux sociaux quelque temps après sa sortie. Une chanson qui vise le public féminin “My ladies”. Elles font une référence à la chanson “Run the world (girls)” de Beyoncé en citant “Do my, do my ladies run this, ladies run this?”.
“This for my girls with no sponsor, they got they own fundin'” (C’est pour toutes les femmes sans sponsors, elles ont leurs propres financements). Une référence au fait que Jennie possède sa propre marque sans avoir besoin de l’aide de qui que ce soit ou encore que les deux femmes aient pu mettre en marche leur carrière sans être dans le népotisme de qui que ce soit. Une manière de montrer qu’elles ne doivent rien à personne. Ce sont deux femmes sûres d’elles et talentueuses qui prouvent que leurs ambitions et leurs travails sont les raisons de leurs notoriétés.
MANTRA : Encore une fois, cet album est rempli de chansons qui s’adressent aux femmes et au fait d’avoir confiance en elle, ici elle précise “pretty girls” (jolies filles), peut-être un pique à tous ceux qui ont pu critiquer son physique ou ceux d’autres femmes. Mais aussi une manière de dire que ceux qui se montrent insultants ne font pas partie de cette catégorie, une façon de les énerver.
Evidemment, impossible de parler des femmes sans mentionner le concept du “girls girls” qui décrit le fait de défendre les femmes et d’apprécier les femmes, mais surtout de ne pas les descendre et encore moins pour la validation masculine “Pretty girls packed in a Defender, know I'ma defend her, never let her catch no stray”.
LOVE HANGOVER (feat DOMINIC FIKE) : Hangover fait référence à une gueule de bois, quelque chose qui vous attaque après coup et qui est parfois difficile à supporter, c’est la métaphore qu’elle utilise pour décrire cette relation “I swore l'd never do it again until you came over” (Je jure de ne plus recommencer jusqu’à ce tu refasses surface). Nous avons le point de vue de Jennie qui vit une relation toxique dans laquelle elle n’a même plus envie de voir la personne et pourtant tout la fait revenir vers elle “I don't wanna talk, come behind me, know you ain't the one, but you might be” (Je ne veux pas discuter, viens derrière moi, je sais que tu n’es pas celui que je veux mais tu peux le devenir).
Jennie essaie tant bien que mal de se débarrasser de cette personne, se jurant de ne plus lui adresser la parole ou d’être intime avec, pourtant elle attend son appel et retombe dans ce cercle vicieux à chaque fois. Une relation frustrante et pourtant si délicieuse qu’elle ne peut plus s’en passer, acceptant de jouer à ce petit jeu.
ZEN : De nouveau, un titre plein de confiance, où elle critique ceux qui veulent la changer, en faire un pantin. Elle n’est pas une poupée, ni elle, ni les autres femmes à qui on demande sans cesse d’être comme ci, mais moins comme ça ou plus ainsi. Finalement, elle est fière d’être qui elle est malgré certains mauvais retours “Nobody gon' move my soul, gon' move my aura, my matter. Nobody gon' move my light, gon' touch my glow” (Personne ne changera mon âme, mon aura, ce que je vaut. Personne ne pourra supprimer ma lumière ou mon éclat).
DAMN RIGHT (feat CHILDISH GAMBINO & KALI UCHIS) : Le titre est en collaboration avec deux artistes cette fois-ci, les paroles se découpent en deux parties, le point de vue féminin de Jennie et KALI UCHIS et le point de vue masculin de CHILDISH GAMBINO. Une structure intéressante qui est souvent retrouvée dans les titres R&B. “Putting that good work in like a fiancé. Finish line was gold, better go ahead and lend me them keys to the condo” (Je fais du bon travail comme une fiancé. La ligne d’arrivée est dorée, tu devrais y aller et me donner les clés de l’appartement), Jennie joue sur le concept “wife material” et se décrit comme une femme a mariée, lui promettant d’être parfaite et lui demande de lui faire confiance jusqu’à lui prêter les clés de chez lui.
De son côté, il est complètement obsédée par elle, “Damn, right, yeah, I'm dreamin' 'bout your body, all night. Yeah I been with models, they was alright, yeah, but they ain't you” (oui c’est vrai, je rêve de ton corps toutes les nuits. Oui, j’ai fréquenté des mannequins, elles étaient biens, mais elles ne sont pas toi). La combinaison des deux points de vues et le côté romantique du R&B, rend la chanson agréable et adoucit cet album qui est plutôt puissant.
F.T.S : Le titre signifie “Fuck that shit”, une expression anglophone souvent utilisée lorsqu’on en a plus rien à faire et qu’on décide de prendre les devants sans prendre compte de quoi que ce soit. Durant une interview, Jennie a expliqué que la chanson fait référence au fait que les rêves deviennent réalités lorsqu’on on y croit assez pour ne plus faire attention à la négativité que les autres apportent en donnant leurs avis “Whatever happened to freedom and honesty? What matters to you, you, you, it's not that deep to me” (Qu’est-il arrivé à la liberté et l’honnêteté? Ce qui compte pour toi, toi, toi, n’est pas important pour moi). Chacun a ses propres rêves et devraient les poursuivre, peu importe l’avis des autres et ce qu’ils désirent.
FILTER : Jennie met en avant le fait qu’elle se préfère sans filtres, que ce soit visuellement - les filtres photos ou vidéos - ou encore dans la vie de tous les jours. Elle ne se met plus de barrières et a cessé de faire semblant d’être quelqu’un qu’elle n’est pas simplement pour plaire aux autres ou pour coller aux standards de la société “Undress me on the way to perfection, yeah. Underneath, finally found what's been missin'. When I take it off I know I love me more” (Déshabilles moi pour trouver la perfection. En dessous, tu trouveras enfin ce qu’il manquait. Quand je l’enlève, je m’aime encore plus).
SEOUL CITY : Le titre est plus sensuel, de nouveau on y retrouve les codes du R&B. Jennie est née à Séoul et a retrouvé cette ville lorsqu’elle a pris la décision de poursuivre son rêve de devenir une artiste, elle nous fait entrer dans l’intimité de cette relation.
De nouveau, elle joue sur les mots et les sonorités “In Seoul city I see your soul” (Dans la ville de Séoul, je vois ton âme), elle explique ici qu’elle se sent elle-même lorsqu’elle est dans cette ville, se sentant totalement épanouie et naturelle, un retour aux sources pour elle. Mais elle fait aussi référence à quelque chose de plus intime, utilisant la métaphore de la ville et de son histoire avec pour raconter celle d’une relation avec une personne. Il est en quelque sorte sa “safe place” tout comme Séoul l’a été et l’est encore aujourd’hui pour elle.
STARLIGHT : A travers cet album, Jennie nous a fait découvrir des facettes plus intimes et réelles d’elle, pas celles de la chanteuse de BLACKPINK mais bien Kim Jennie et elle continue de nous faire entrer dans son petit monde en parlant cette fois-ci des difficultés de la vie.
“You said you see the starlight in me. What about the black mystery? What about the moments you don't see?” (Tu dis que tu vois la lumière en moi, mais qu’en est-il de toute cette partie sombre? Qu’en est-il des moments que tu ne vois pas?). Lorsqu’on apprend à connaître les gens, on découvre leur histoire, c’est ce qu’elle essaie de montrer ici. Il est facile de juger les autres sans les connaître, de commenter leur apparence, leur façon d’être ou même leur façon de vivre, sans prendre la peine de découvrir ce qui se cache derrière. Parfois, le combat interne nous oblige à faire de son mieux pour ne pas décevoir ceux qui nous aime “I just wanna make my mama prouder” (Je veux juste rendre ma maman fière). Le titre nous met en immersion totale dans la tête de Jennie et de ses peurs et de ses combats, ce qui la rend encore plus humaine et vulnérable.
TWIN : Pour terminer, Jennie nous offre un titre plus mélancolique, qu’elle qualifie du plus intime de l’album. Elle s’adresse à une ancienne relation, comme si elle discutait à travers une relation épistolaire, “It's like I'm writing a letter, but I'm writing a song” (C’est comme si j’écrivais une lettre, mais j’écris une chanson). Jennie met des mots sur ce qu’elle ressent et ce qui lui reste sur le cœur. “Can you just bear with me? We were ten years in and young and dumb and innocent, my friend. But I knew all along that we were both wrong” (Peux-tu être indulgent avec moi? Nous avions dix ans, nous étions jeunes, bêtes et innocents, mon ami. Mais j’ai toujours su que nous étions tous les deux fautifs).
Malgré la relation qui ne semble plus en être une, Jennie cultive une grande d’affection pour cette personne et cela peu importe la raison de leur éloignement “We will make up, make things right when we get older, friend” (Nous allons nous réconcilier, nous ferons les choses biens lorsqu’on nous serons plus vieux, mon ami).
Un album complet qui traverse les émotions et les sentiments de l’artiste. Jennie est une artiste pleine de vie, d’ambitions, de rêves et d’amour. Elle a réussi à créer un album dans lequel les messages peuvent s’adresser à toutes et à tous, même à ceux qui ne la portent pas dans leurs cœurs, une façon de rassembler tout le monde. Mais aussi un moyen de faire passer un message à toutes les femmes du monde, les soutenant dans leurs objectifs et dans chaque instant de leurs vies. Elle chante, rappe et danse, elle est une artiste complète sans surprises.
Rédaction: Jenny