ZEROBASEONE - Cinema Paradise
Revenus au printemps dernier avec le joyeux EP “You had me at Hello” et l’amusante “Feel the Pop”, Zerobaseone continuent leur ascension en cet fin d’été, nous dévoilant un quatrième album très complet au concept intriguant. C’est en effet dans une salle de cinéma que le groupe de neuf jeunes hommes éveille notre curiosité, nous laissant découvrir le titre de ce nouvel opus: Cinema Paradise.
Composé de sept morceaux tenus par un fil conducteur captivant, le concept de cet album s’inspire du film italien “Cinema Paradiso” (1988). Retraçant la vie de Salvatore, un homme habité par l’ambition de devenir producteur de cinéma, le spoiler film reproduit l’ultime scène de l’oeuvre italienne, laissant les fans dans l’attente de découvrir dans quel genre d’univers ZB1 avait bien pu se laisser embarquer cette fois-ci. Un concept qui a su beaucoup plaire aux membres également qui se sont amusés à interagir avec leurs fans sur Instagram, créant des jeux autour du cinéma. Et pour cause, chaque titre de cet album est sensé représenter un genre cinématographique différent avec son propre esthétique et son propre univers. Une idée créative poussée jusqu’au bout, puisque chaque chanson s’est même vue accompagner de sa propre affiche, à l’image de celles habillant les devantures de cinémas. Un florilège de visuels très agréable alors que les garçons passent par un trailer mêlant horreur et thriller, pour converger vers de la science fiction ou de l’action. On laisse même une petite place aux films d’animations, représenté par le dernier titre de l’album: la version coréenne de leur premier titre japonais Yura Yura sorti en début d’année.
Good So Bad, sortie plus tard également en japonais, est la chanson titre de cet EP. Dans un genre electronic synth pop, on est dès les premières notes plongée dans son univers, qui se veut à mi chemin entre la fiction et la réalité. Avec ses parties vocales aériennes et son énergie particulièrement enjouée, c’est un autre petit bijou produit des mains talentueuses de la célèbre productrice KENZIE, à l’origine de bons nombre de gros hits dans la K-pop. Good So Bad a notamment reçu des louanges quant à son bridge, complimentant davantage la chanson en y apportant une petite touche plus émotive “Pourquoi est-ce que mes larmes coulent elles?” et répétant “Même si je t’aime”. Globalement, c’est un titre qui met très joliment en valeur les voix des membres, couvrant son instru funky à la mélodie cosmique, qui vient rappeler ce petit côté craquant qu’on affectionne tant chez ZB1.
Ces derniers décrivent d’ailleurs ce titre principal comme “une chanson unique qui supporte passionnément les personnes qui rêvent d’une “happy ending” (GOOD) malgré les mauvaises situations (BAD) auxquelles ne faisons tous face à un moment dans nos vies. Le groupe explore la complexité des sentiments contradictoires dans une relation, ces fameuses montagnes russes émotionnelles. Pourtant, l’énergie reste très positive, mettant en avant une personne spéciale devenue le centre d’un univers en constante transformation. Un peu comme les différentes scènes d’un film finalement. En effet, le clip aide à appuyer ce point alors que nous semblons de prime abord, pris dans la réflexion d’un producteur, renvoyant à notre cher Salvatore. Or, plusieurs détails invitent à penser que les garçons, vivant chacun leurs petits films dans différents décors, souhaitent en réalité sortir du scénario imposé par la production. Une idée presque omni présente dans cet album, qui laisse alors penser que l’idée de “film” ne serait en réalité peut être qu’une grande métaphore, élaborée tout au long de cet opus.
Sous une allure de drame tragique aux quelques touches d’horreurs, Kill The Romeo est une véritable antithèse à sa chanson titre. La b-side principale de cet album, si elle se trouve dans un registre plus dance pop, est clairement plus sombre. C’est un titre qui a su énormément plaire aux fans, très friands de ces tenues noires et de ces voix plus graves - bien qu’on assiste ici à un curieux mélange. Précisément, le contraste des parties vocales avec le drop du refrain bien plus intense créé une ambiance vraiment particulière. Elle reste une chanson très dynamique et entrainante, de quoi se laisser emporter en l’écoutant notamment par la fin, avec ses explosions de high notes et cette montée d’énergie exaltante. Sans grande surprise, les paroles de la chanson renvoient en effet à la tragique histoire de Roméo et Juliette mais c’est un message bien différent que ZB1 nous transmettent ici. Ils nous invitent en effet à nous individualiser et sortir des sentiers battus en rejetant cette image de l’archétype de la romance tragique. Nous devons alors être assez déterminé et brave pour nous imposer et ne pas avoir peur de vouloir créer notre histoire d’amour idéale sans se laisser endoctriner par la pensée commune et traditionnelle du couple, parfois à l’opposé de ce que nous souhaitons vraiment. Le groupe nous donne alors l’espoir de croire en notre conte de fée, se débarrassant de ce Roméo torturé.
Pour continuer dans ce contraste saisissant, The Sea vient ajouter à cet album une touche plus mignonne et amusante, sur une musicalité qui aurait parfaitement collée à leur dernier album. S’il s’agit avant tout d’un remake de la chanson originale de Huh Gak et de Jeong Eunjin, c’est une parfaite chanson estivale, on se visualise facilement entrain de s’amuser sur la plage, des enfants courant autour de nous. Dans ses paroles, The Sea sert une jolie métaphore du ciel et de la mer pour symboliser les sentiments. En tant qu’humains, ce qu’il se passe à l’intérieur de nous est aussi vaste que le ciel et profond que la mer, ainsi, nous nous voyons souvent confrontés à certaines craintes. Derrière sa mélodie enjoué et légère, on nous parle en réalité de la peur de l’intimité malgré la volonté de se rapprocher de l’être aimé.
Une ambiance romantique qui se précise avec Insomnia dans son style plugg accompagné d’une instru prenante aux sonorités très satisfaisante à l’oreille. Si vous aimez les b-sides aux couleurs purement K-pop, c’est un morceau qui pourrait vous séduire ! Renvoyant au style de base du groupe, cette chanson s’écoute facilement et s’avère plus calme que les précédents titres de cet album, quoiqu’elle s’avère peut être un peu répétitive. A nouveau, ZB1 nous font le portrait des différentes facettes de l’amour dans leurs paroles, nous transmettant ses côtés plus paradoxaux. Si l’amour peut nous empêcher de dormir la nuit et nous offre de nombreuses pensées au sujet de l’être aimé et tout ce qui l’entoure, c’est aussi un sentiment qui rend notre quotidien plus excitant et doux, comme ils le disent eux-mêmes: “ma douce insomnie”. Les garçons nous transmettent alors les turbulences émotionnelles que procure le sentiment amoureux, s’imposant entre le protagoniste et le sommeil.
Road Movie incarnant le film d’action, nous emporte ensuite dans un tout autre univers ! Si nous revenons sur ce thème de l’indépendance, le fait de s’individualiser sans tenir compte des traditions et de la pensée commune, c’est aussi un titre qui nous encourage à la découverte et l’aventure. Le groupe nous parle ici d’ambitions ainsi que des challenges et des victoires qui accompagnent la poursuite d’un rêve. Embrasser sa propre vision et nos incertitudes quant à notre réussite en s’embarquant dans un scénario que l’on créé de toutes pièces, avec notre propre objectif et nos propre personnages, voilà une belle leçon qui n’est pas sans nous rappeler le clip de Good So Bad. ZB1 désirent à nouveau sortir de ce scénario imposé par un producteur afin de devenir maitre de leur propre film.
Musicalement, Road Movie diffère de tout ce que le groupe a pu nous proposer jusqu’à présent. Comme perdue entre deux facettes d’une même pièce aux couleurs complètement différentes, il est assez difficile de visualiser l’univers dans lequel on nous plonge ici. Au départ, c’est une musicalité assez théâtrale qui nous accueillent avec ses cordes mêlées à des sonorités plus plugg, offrant un mix tout à fait unique. S’il s’agit d’un titre définitivement hiphop, la chanson nous amenant rapidement à un rythme plus agressif, on touche en parallèle à une mélodie plus lyrique. Le côté très hiphop s’apaise petit à petit pour offrir des voix mélodieuses et magnifiques interrompues par le drop du refrain. C’est un titre qui parlera peut être aux fans du chanteur américain JVKE, dont l’univers musical détient typiquement ce genre de composition.
Cinema Paradise s’achève sur Eternity. Bien que douce dans son genre r&b, elles restent très rythmée par ces côtés plus pop aux quelques touches band. Un beau mélange qui offre une chanson poignante et encourageante portant sur le pouvoir d’apprécier les moments partagées avec les personnes qui nous sont chères, profitant du moment présent pour créer cette impression d’éternité. La chanson met joliment en valeur les voix des garçons qui chantent en chœur le post chorus, donnant un aspect soudain plus puissant à la chanson.
Somme toute, c’est un album complet aux multiples facettes que nous propose Zerobaseone en cette fin d’été. Grandement complimenté par les fans, Cinema Paradise a été décrit comme le meilleur comeback du groupe depuis leurs débuts, un an auparavant, avec Youth In The Shade. C’est en effet un comeback musicalement très intéressant, mais également sur le plan conceptuel, le côté créatif ayant grandement aidé à susciter l’intérêt du public. On espère de tout cœur que les prochains opus seront d’une qualité égalable à celui-ci !
Rédaction: Solyane